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Sénégal: Vie du fondateur du foyer de Tivaouane – El Hadji Maodo Malick Sy, modèle achevé et vivificateur de la Sunna du Prophète

El hadji Malick Sy est né dans le département de Dagana au nord du Sénégal. Sa naissance a eu lieu dans le quartier de Daw Fall à Gaya à 1855. Descendant du Fouta Toro, de par son grand-père Demba Bouna Sy, El Hadji Malick Sy est orphelin de père à sa naissance et a été élevé par son oncle maternel qui l’a initié à la Tijaniya, une confrérie mystique fondée au Maghreb par Cheikh Sidy Ahmed Tijani (1737-1815).

El hadji Malick Sy s’est illustré par un itinéraire hors du commun. Sa quête de savoir qui dura vingt-cinq longues années lui a permis de sillonner le pays et d’asseoir de solides connaissances dans tous les domaines des sciences religieuses et même profanes (mathématiques, astronomies, prosodie et poésie). Ses études qui ont duré vingt-cinq ans étaient parfois entre coupées de séjours. Les principaux foyers de la culture islamique d’alors l’accueillirent. C’est à Gaya qu’il s’initia à la théologie et à l’exégèse, puis à Ndombo pour le fiqh. A Bokhol, il commença son droit qu’il alla terminer à Keur Kodé Alassane, à Taiba Sèye, à Saldé, auprès d’Abdou Bitèye, ensuite à Thiarène,

Ainsi, se termina le premier cycle de ses études. C’est alors que la ville de Saint-Louis l’accueille. Il se rendra au Ndiambour, à Ndiabali chez Mor Barama Diakhaté puis à Thilla Dramane pour le Tome 2 du Khalil et à Ngade Demba. Keur Kodé Alassane l’accueillit à nouveau pour la Risala, Thilogne, ensuite pour l’Ihmirar. Après de solides études coraniques entreprises auprès de grands érudits et différents foyers islamiques du Sénégal entre 1858 et 1870 et ses différentes initiations dans son terroir au Walo, entre autres études.

L’étudiant itinérant

L’étudiant itinérant se rendit en Mauritanie pour parfaire sa formation. Il se rendit chez Mouhammed Ali al Yaqubi pour le mysticisme. Il y reçut des capacitations dans ce domaine comme dans celui des sciences exotériques : les hadiths, le tajwid (orthoépie). La liste de ses ijâza peut être consultée dans l’introduction de son ouvrage ifhâm al munkir al jâni. Elle est simplement impressionnante au point qu’il est permis de dire que la silsila ( la chaîne de transmission) de Maodo est incomparable.

C’est à l’âge de 18 ans, qu’il devient un professeur complet d’arabe. Selon les hagiographes de sa biographie, El Hadji Malick Sy retourna chez lui et recevra le wird tidjane, l’Hidjaza (parchemin) de l’Ordre Tidiane conformément à la prédiction de El Hadji Omar Tall qui avait donné auparavant le Wird et les attributs de l’ordre mystique Tidiane à son oncle Alfa Mayoro Wélé. C’était au cours d’une visite pieuse ou « ziara » que ce dernier a effectué avec quelques compagnons venus de Gaya au lieu d’escale d’El Hadji Omar à Oréfondé (Matam), avant la naissance d’El Hadji Malick. Après sa quête de savoir auprès des maîtres les plus réputés à l’époque, en Mauritanie, dans le Fouta, chez Modo Mbathie à Keur Kodé Alassane, au Ndiambour et au Cayor, à Ndothj Sèye, Pathiasse, Nguick Fall, Lidoubé, Oré Fondé, Longué Sebbé, Longué Foulbé, Thiarène, Saint-Louis, Taïba Sèye, Thilé Dramane auprès de Massila Mané, etc. l’étudiant itinérant El Hadj Malick Sy s’installe à Ngambou Thilé et joint le travail de la terre à l’enseignement. En 1888 après le pèlerinage à La Mecque, son passant par le Sud de la France, à Marseille puis à Alexandrie, il construit la Zawiya de Ndar en 1892. Il séjourna ensuite et fonda des écoles au Djolof avant de retourner au Walo.

Tivaouane au centre de la mission

Maodo s’implanta définitivement à Tivaouane sous l’invitation d’un commerçant nommé Djibril Guèye vers 1900. Il y fonda la zawiya de Tivaouane et s’établit ensuite au coeur de Dakar à l’avenue Lamine Guèye de Dakar où il a réussi à conquérir surtout le coeur des Dakarois concentrés à l’époque entre le Cap Manuel et Bel Air. Avec ses proches compagnons dont El Hadji Rawane Ngom de Mpal, il y organise la première commémoration du Mawlid Naby.

En somme, Maodo ne s’est pas arrêté à enseigner, à décentraliser et à orienter. Il a surtout donné l’exemple d’une pratique cultuelle irréprochable. Outre l’enseignement, l’oeuvre morale et philosophique de Maodo, il s’inscrit dans la voie de Seydina Mohamed (PSL). Non pas de se contenter à louer les vertus, mais il a fondé sa vie sur le principe de la Charia et de la Sunna. Autrement dit, suivre les pas du Prophète et de son maître Sidy Ahmed Tijani. Maodo Malick Sy a légué dans le domaine littéraire de nombreux ouvrages sur divers sujets, sur la théologie, le soufisme, la biographie et louange du Prophète. «Khilazu-zahab» (l’or décanté), constitué de 1001 vers et qui est un condensé de la vie du Prophète (PSL) est sans doute le chef d’oeuvre. Il faut ajouter le «Kifayatou Raghibine», qui est un livre de Droit civil, social et pénal. «Wassilatoul Mouna ou Tayssir», «Fatihatou Toulaab», «Ifami Mounkiri Jaami». Il fut rappelé à Dieu le mardi 27 juin 1922 à Tivaouane.


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