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Sénégal: Du décret de Napoléon III à la tuerie de Thiaroye – Retour sur le long sacrifice des tirailleurs sénégalais

Les tirailleurs sénégalais sont un corps de militaires appartenant aux troupes coloniales. Il a été constitué en 1857 et dissous à la fin des années 1950.

Les tirailleurs, des unités d’infanterie qui se différencient des unités d’Afrique du Nord, tels les tirailleurs algériens, vont désigner l’ensemble des soldats d’Afrique subsaharienne qui se battent sous le drapeau français. Ils ont participé à la conquête et à la “pacification” de Madagascar entre 1895 et 1905.

Le terme “sénégalais” leur est donné parce que c’est au Sénégal que s’est formé en 1857 le premier régiment de tirailleurs africains.

C’est le général Louis Faidherbe, alors gouverneur du Sénégal, face au manque d’effectifs venus de la France métropolitaine dans les nouveaux territoires d’Afrique, qui crée le corps des tirailleurs sénégalais. Il s’agissait pour lui de faire face aux besoins de maintien de l’ordre dans la phase de colonisation. Napoléon III signe le décret qui institue le corps le 21 juillet 1857.

Lors de la Première Guerre mondiale (1914-18), environ 200 000 tirailleurs de l’Afrique occidentale française (AOF) sont mobilisés sous le drapeau français. Plus de 135 000 d’entre eux le font sur les théâtres d’opération en Europe. Quelque 30 000 soldats du corps des tirailleurs y ont trouvé la mort. Beaucoup d’entre eux sont revenus blessés ou invalides.

Entre 1939 et 1944, pour le seconde Guerre mondiale, près de 140 000 Africains sont engagés par la France – c’est la moitié des effectifs des forces françaises qui ont participé à la libération de la France occupée par l’Allemagne nazie.

Près de 24 000 sont faits prisonniers ou sont tués au combat. Le 23 août 1944, c’est un régiment de tirailleurs sénégalais qui libère la ville de Toulon, à la suite du débarquement de Provence. C’est cette date que Abdoulaye Wade avait choisie, en 2004, pour célébrer une Journée internationale des tirailleurs “sénégalais”.

Les tirailleurs sénégalais se sont également battus pour l’Empire colonial français, dont les autorités les engagent dans des conflits qui ont opposé la France à ses colonies : en Indochine (1946-1954), en Algérie (1954-1962), à Madagascar (1947).

Aux tirailleurs qui ont été massacrés le 1er décembre 1944 à Thiaroye, le poète Léopold Sédar Senghor a dédié un de ses plus célèbres poèmes, dans le recueil “Hosties noires”.


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