Renforcer la prévention et l’accès aux traitements pour endiguer l’épidémie de sida à Madagascar. C’est le mot d’ordre délivré mardi 22 octobre par la directrice de l’Onusida, le programme des Nations unies engagé dans la lutte mondiale contre le sida. Si la part de la population touchée par le virus reste faible sur la Grande île, la tendance est en revanche inquiétante, avec une augmentation rapide des nouvelles infections au cours des dernières années.
Le nombre de personnes infectées par le VIH à Madagascar a presque doublé entre 2018 et 2023, à contre-courant des progrès réalisés en Afrique australe et en Afrique de l’Est, où les nouvelles infections sont en baisse. Selon l’Onusida, 76 000 Malgaches vivaient avec le sida l’année passée, et moins d’un quart d’entre eux avaient accès à un traitement.
La directrice exécutive de l’organisation, Winnie Byanyima, avance une explication à cette propagation de la maladie. « Ici à Madagascar, l’économie du pays est confrontée à de graves difficultés. C’est une économie où le commerce du sexe s’est développé. Cette industrie attire de plus en plus de jeunes chômeurs, d’enfants. Tout cela signifie que l’épidémie, qui a commencé modestement parmi la communauté LGBT+, s’étend de plus en plus dans la population générale », rapporte-t-elle.
Sans mesures, « l’épidémie va exploser »
Une épidémie très difficile à mesurer précisément aujourd’hui, faute de systèmes de surveillance efficaces. Ainsi, il est probable que le nombre de cas soit largement sous-estimé selon Winnie Byanyima.
« À moins que des mesures ne soient prises pour la prévention et pour faire en sorte que les personnes soient testées et suivent un traitement si elles sont positives, l’épidémie va exploser », anticipe-t-elle. La directrice appelle la communauté internationale à mobiliser d’urgence des moyens techniques et financiers pour aider Madagascar à freiner la propagation du VIH.
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