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Kenya: Massacre de Shakahola – La Commission des droits de l’homme s’inquiète de la lenteur des procédures

Au Kenya, la KNCHR, la Commission nationale kényane des droits de l’homme, s’inquiète du peu de progrès dans l’enquête et les procédures judiciaires de l’affaire de Shakahola. En juin 2023, des centaines de corps avaient été découverts dans la forêt du même nom, vers Mombasa. Elle abritait les adeptes de l’Église internationale de Bonne Nouvelle, dont le pasteur, Paul Mackenzie, prêchait un jeûne extrême pour rejoindre Jésus. Depuis près de six mois, Paul Mackenzie comparait devant la justice, mais les progrès sont lents

L’affaire a été découpée en plusieurs procès, qui se tiennent dans différentes cours de la région de Mombasa, au sud du Kenya.

Paul Mackenzie comparaît pour des charges allant de l’homicide au terrorisme, en passant par la torture sur enfants. Le dossier est gigantesque.

« Des témoignages indiquent que plus de 600 personnes sont toujours portées disparues »

Le Docteur Raymond Nyeris, vice-président de la KNCHR, affirme : « Nous avons documenté 448 morts. Des témoignages indiquent que plus de 600 personnes sont toujours portées disparues. Au cours de l’année, moins de 10 % seulement des corps ont été identifiés et restitués aux familles afin qu’elles puissent enterrer leurs proches avec dignité, selon leurs croyances culturelles et religieuses. »

Les recherches dans la forêt de Shakahola sont suspendues depuis des mois. Les morgues de Mombasa n’ont plus de place pour accueillir de nouvelles dépouilles. La semaine passée, le tribunal a également annoncé la suspension jusqu’à mars 2025 du procès pour homicide.

La justice manque de moyens, selon Marion Mutugi, commissaire à la KNCHR : « On est en discussion avec le bureau du procureur pour qu’il accélère les choses et fasse de Shakahola une priorité. Mais on sait aussi qu’ils sont à bout. Et il y a beaucoup de pression. Nous avons demandé au Parlement et au Trésor de débloquer des fonds pour les agences qui enquêtent. Ils nous ont répondu qu’on était en pleine austérité, et qu’ils font de leur mieux. »

Dans le procès pour homicide, sept procureurs doivent représenter le ministère public. La semaine passée, un seul était disponible.

En avril 2023 était découvert « le massacre de Shakahola », du nom d’une forêt du sud-est du pays où les corps de plus de 400 adeptes ont été retrouvés. Le pasteur Paul Nthenge Mackenzie aurait incité ces derniers à mourir de faim afin de « rencontrer Jésus ».


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