À Maurice, l’atmosphère devient électrique à l’approche des élections législatives. Les derniers meetings ont rassemblé les partisans des deux grandes coalitions ce 3 novembre 2024. Un fait inhabituel a marqué cette campagne dans ce pays réputé pour sa tradition démocratique : le blocage controversé des réseaux sociaux. Cette décision, rapidement annulée face à la pression populaire, a créé un climat particulier et alimenté les débats. Reportage.
Devant des milliers de partisans aux drapeaux orange réunis dans la ville de Vacoas, à Maurice, le Premier ministre sortant Pravind Jugnauth, 62 ans, a promis de nouvelles mesures populaires s’il est réélu. Leader de l’Alliance du peuple, il a annoncé notamment une réduction de la taxe sur les produits alimentaires ainsi que l’introduction d’un 14e mois de salaire.
Ce rassemblement marque une tentative de reprendre le contrôle de sa campagne électorale, ternie par un scandale d’écoutes téléphoniques et la diffusion de conversations sensibles, qui ont pris d’assaut les réseaux sociaux.
La situation a pris une tournure critique lorsque son gouvernement a suspendu les réseaux sociaux vendredi 1er novembre au matin, ce qui a déclenché une vague d’indignation nationale et renforcé la position de l’opposition.
L’opposition qui rassemblait pour sa part ses partisans dans la capitale, sous la bannière de l’Alliance du changement, menée par Navin Ramgoolam. Devant une foule de partisans aux couleurs rouges et mauves, l’ancien Premier ministre de 77 ans a dénoncé la censure sur les réseaux sociaux et se présente pour un quatrième mandat.
Plus d’un million d’électeurs se rendront aux urnes dimanche 10 novembre pour élire 62 députés avec un mandat de cinq ans.
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