50% de femmes dans les organes de décisions publiques : voici le nouvel objectif que se fixe le Ghana d’ici à 2030. Une représentation au coeur de la loi pour l’équité des genres, promulguée la semaine dernière par le président. Au total, le texte compte une trentaine de mesures, portant également sur le secteur privé, l’éducation et la santé. Le point de départ pour améliorer réellement la place des femmes dans la société selon plusieurs organisations.
L’une des premières mesures de cette loi est la création d’un comité chargé de veiller à l’amélioration de la représentation des femmes dans toutes les sphères de la société. Genevieve Partington, directrice d’Amnesty International Ghana, voit ce soutien comme nécessaire pour garantir l’application de la loi : « Malgré tous nos efforts, nous sommes sous-représentées dans les instances politiques et de leadership. Alors, je trouve que c’est vraiment important d’avoir une sorte de règle. »
Le texte prévoit des avantages fiscaux pour les entreprises, une refonte des programmes scolaires et une amélioration de la prise en charge des soins de santé, en plus de fixer un objectif précis : la parité dans tous les organes de décision publique d’ici à 2030. Sheila Minkah-Premo, avocate impliquée dans l’élaboration de cette loi, détaille les étapes : « Il y a un calendrier, qui comporte des indicateurs vers lesquels on doit se diriger. Lors des deux premières années, le pourcentage des femmes doit augmenter à 30 %. Ensuite, la cible est d’atteindre une égalité en 2030, date à laquelle, selon les objectifs de développement durable fixés par l’ONU, tous les États membres doivent avoir atteint la parité. »
Cependant, certains points faibles du texte sont relevés. L’un d’eux, selon Minkah-Premo, est l’absence d’une obligation pour les partis politiques de placer des femmes en tête de liste lors des élections parlementaires, un coup dur dans ce pays où les femmes ne représente même pas 15 % du total des députés.
Une loi imparfaite mais saluée
L’adoption de ce texte, le premier de ce genre au Ghana, a néanmoins été saluée par de nombreuses organisations de défense des droits humains et syndicats professionnels. Felicity Nelson, militante ghanéenne des droits des femmes, partage cet enthousiasme, mais reste méfiante quant à l’application concrète du texte. La faute, selon elle, à un manque de volonté politique sur ces sujets.
Si la loi est appliquée comme elle doit l’être, en respectant tout ce qui est écrit dans le texte, elle pourra apporter de grands changements. Mais je suis très inquiète vis-à-vis de son application. Je pense que, globalement, nous sommes devenus une nation qui ignore complètement les problèmes quand ils concernent les femmes. Que l’on parle de lois, de politiques, il y a beaucoup de paroles, mais très peu d’actions. Felicity Nelson, militante ghanéenne des droits des femmes
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