En République démocratique du Congo (RDC), les habitants et commerçants de Béni, dans la province du Nord-Kivu, sont appelés à rester chez eux, ce lundi 7 octobre et mardi 8 octobre, pour protester contre l’état de siège en vigueur.
L’état de siège a été décrété il y a trois ans pour lutter contre les groupes armés dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Cette mesure est cependant totalement inefficace, selon la Synergie des mouvements citoyens et groupes de pression, qui demande sa levée.
Joint par RFI, Shabani Loswire, membre de cette synergie, explique pourquoi.
« Cette mesure avait, au départ, un objectif, celui de mettre hors d’état de nuire l’ennemi qui nous menace depuis des années. Malheureusement, trois ans plus tard, le même problème persiste. Depuis 2014, il y a une insécurité grandissante qui est particulièrement caractérisée par les massacres de civils et des bombardements d’école, mais ils ont continué, doublé, voire même triplé. C’est pourquoi nous disons : non, rien ne change. Il faut que cette mesure soit levée et que l’on rentre dans la vie normale », explique-t-il.
« Car en effet depuis l’avènement de l’état de siège, il y a restriction de l’espace civique et il suffit de critiquer un peu la gestion des militaires pour être arrêté ou bien être associé à un malfaiteur. Des citoyens se voient ainsi brutalement arrêtés et détenus sans procès. C’est pourquoi nous nous sommes dits, encore une fois, qu’il fallait que l’on manifeste localement à Béni pour que Kinshasa puisse prendre une mesure adéquate pour pouvoir mettre, très loin, la menace qui nous affecte, depuis très longtemps », précise Shabani Loswire.
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