Afrique: COP 29 – Des dirigeants africains soulignent la nécessité de réévaluer le PIB du continent

Des chefs d’État et de gouvernement africains, ayant participé à Bakou (Azerbaïdjan) à la 29ème Conférence des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ont souligné la nécessité de réévaluer le produit intérieur brut (PIB) du continent en prenant en compte des données relatives au capital naturel et des services écosystémiques fournis, a appris, vendredi, l’APS.

“Il est nécessaire de réévaluer le produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique à travers une évaluation appropriée de son abondant capital naturel et des services écosystémiques qu’il fournit, y compris ses vastes forêts qui séquestrent le carbone pour débloquer de nouvelles sources de richesse pour l’Afrique”, ont-ils notamment déclaré.

Cette préoccupation a été consignée dans la “Déclaration de Bakou” issue de la réunion présidentielle de haut niveau coorganisée avec le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) sur le thème “Mesurer la richesse verte de l’Afrique”.

Les chefs d’Etat du Congo, Denis Sassou Nguesso, du Rwanda, Paul Kagame, du Togo, Faure Essozimna Gnassingbé, du Zimbabwe, Emmerson Dambudzo Mnangagwa, ont pris part à cette réunion aux côtés des vice-présidents de la Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné, et de Tanzanie, Philip Isdor Mpango.

Des chefs de gouvernement en l’occurrence le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Judith Tuluka Suminwa, le Premier ministre de la République démocratique de Sao Tomé et Principe, Patrice Trovoada ont également participé à cette rencontre tenue, lundi et mardi, en marge du Sommet des dirigeants du monde sur l’action climatique.

Dans la “Déclaration de Bakou”, ces chefs d’État et de gouvernement africains ont fait savoir que de “premières estimations indiquent que le PIB des pays africains pourrait augmenter de manière significative, lorsque la valeur des services éco systémiques fournis par le capital naturel est prise en compte”.

Ils ont en ce sens appelé “le Groupe de la Banque africaine de développement, les autres partenaires et les gouvernements à fournir un renforcement des capacités et un soutien aux bureaux nationaux de statistiques pour améliorer leurs systèmes de comptabilité nationale”.

Après avoir félicité la BAD pour son rapport “innovant” intitulé “Mesurer la richesse verte des nations : capital naturel et productivité économique en Afrique”, les dirigeants africains ont pris l’engagement de “fournir le leadership et le soutien nécessaires pour intégrer la bonne évaluation du capital naturel de l’Afrique dans la mesure du PIB de l’Afrique”.

“Nous nous engageons aussi à nous réunir régulièrement pour évaluer les progrès et élaborer des stratégies pour la réalisation de cet objectif et fournir collectivement un plaidoyer mondial sur cette question dans tous les forums afin que le capital naturel de l’Afrique et les services écosystémiques qu’elle fournit soient correctement pris en compte dans la richesse de l’Afrique”, ont-ils déclaré.

Ils ont également convenu de “présenter un rapport complet sur les résultats de la réunion présidentielle de haut niveau à l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine lors du sommet de 2025” et ont recommandé que “ces résultats soient adoptés sous forme de résolution”.

Dans la “Déclaration de Bakou”, ils ont exprimé la satisfaction de l’Afrique de travailler avec d’autres pays et régions en développement du monde, notamment l’Amérique latine et les Caraïbes, ainsi qu’avec l’Asie, pour forger une alliance mondiale solide visant à garantir l’inclusion du capital naturel dans le PIB des nations.

Les dirigeants africains ont en outre saisi cette tribune pour rappeler “la contribution unique des forêts africaines, y compris la forêt tropicale humide du bassin du Congo, ses minéraux essentiels et ses tourbières à la séquestration du carbone, au contrôle de la pollution et à la rétention de la fertilité des sols “pour assurer une transition énergétique juste et maintenir la température mondiale à 1,5 degré Celsius”.

Au-delà de cette COP 29, “la 37ème Session ordinaire de l’Union africaine de février 2024 avait mis l’accent sur la nécessité de +verdir+ le PIB du continent, en intégrant la valeur du capital naturel et des services éco systémiques associés”, rappelle le texte.

Le Premier secrétaire du cabinet chargé des Affaires étrangères et de la diaspora du Kenya, Musalia Mudavadi, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la République de Guinée équatoriale, Siméon Yoon Essono Angue, et le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable du Cameroun, Pierre Hele, ont également assisté à la réunion.

Dr Akinwumi Adesina, président de la BAD, Dr Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le professeur Patrick Verkooijen, directeur général du Centre mondial sur l’adaptation ont également pris part à cette rencontre de haut niveau.


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