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Afrique de l’Ouest: Abidjan Border Forum 2024 – Le rendez-vous panafricain des acteurs frontaliers

Abidjan, la capitale économique ivoirienne, abrite du 23 au 25 Octobre 2024, « Abidjan Border Forum » ou le Forum des frontières d’Abidjan. Avec plus de 5000 participants attendus au Parc des expositions d’Abidjan – Port Bouet pour camper l’évènement. Sur le plan communication, le Préfet hors grade Konaté Diakalidia, Secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontière de Côte d’Ivoire(Cnfci), par ailleurs Commissaire général de Abidjan Border Forum 2024 et le Pr Ousmane Zina, président du comité scientifique étaient face à la presse ce jeudi 10 Octobre à Abidjan pour faire le point de l’état d’avancement de l’organisation et lever un coin de voile sur les principaux thèmes qui seront abordés.

Selon le Commissaire général, les choses avancent bien et les participants invités ont quasiment confirmé leurs présences. A commencer par le président de la Commission de l’UA, Sem Mahamat Faki qui arrive avec une délégation de 80 personnes ressources et des experts issus de l’organisation panafricaine. La cérémonie d’ouverture sera présidée par le Premier ministre ivoirien, Robert Beugré Manbé, par ailleurs ministre des Sports et du Cadre de Vie.

Aussi, le préfet Konaté Diakalidia a expliqué que face aux problématiques frontalières, il est devenu impérieux pour les pays africains de mutualiser leurs moyens et leurs actions dans l’optique d’une bonne sécurisation et un développement durable de leurs espaces frontaliers. À Cet effet, « à l’initiative du Secrétariat exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire (SE-Cnfci), le forum international sur les frontières dénommé « Abidjan Border Forum » est conçu comme une plateforme innovante qui offre tous les deux ans, des opportunités d’échanges et d’interactions entre les acteurs frontaliers étatiques, non-étatiques, nationaux et internationaux.

Par ailleurs, en plus de l’Union africaine, des organisations régionales et sous régionales comme la CEDEAO et les Etats voisins : le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, le Ghana et le Liberia seront au rendez-vous d’Abidjan, pour consolider les acquis de la diplomatie transfrontalière »

Il a ajouté que les frontières héritées de la colonisation sont devenues des lieux de conflits multiples, qui nécessitent une meilleure gouvernance pour assurer à la fois la sécurité et le développement durable des zones frontalières.

Le Commissaire général a également précisé l’importance de cet événement comme un cadre de réflexion pour les acteurs des frontières, étatiques et non-étatiques, afin de résoudre les problématiques liées à ces zones.

L’idée de la tenue de ce forum s’explique par la nécessité de traiter les problèmes qui affectent les zones frontalières, notamment le manque d’infrastructures socio-économiques, les conflits liés à la transhumance, l’insécurité, la criminalité transfrontalière et le trafic de ressources naturelles. « Les zones frontalières sont devenues des foyers de criminalité, de terrorisme, de contrebande et de traite des êtres humains », a ajouté M. Konaté. Face à ces défis, il est nécessaire d’apporter des réponses concertées pour stabiliser et sécuriser ces régions tout en promouvant une coopération transfrontalière renforcée.

L’ABF 2024 va plus loin en intégrant les questions environnementales dans les échanges.

Pour sa part, le Professeur Ousmane Zina, qui pilote le comité scientifique, a dit que tout est prêt à ce niveau. « La confirmation de la présence du président de la Commission de l’UA, est déjà un gage de succès de ce rendez-vous panafricain. La sécurité collective, c ‘est la sécurité de tous et pour tous. Les frontières doivent des espaces intégrés pour le développement.

Les bandes criminelles profitent de l’abondance et de la surabondance de certaines ressources naturelles aux frontières. Les Etats africains doivent êtres alertes. Il faut reconstituer tout en intégrant les populations », a dit le professeur Zina qui n’a pas manqué d’ajouter, relativement au thème principal, que « les changements climatiques sont une préoccupation mondiale »

Il a expliqué également que les frontières africaines sont devenues des épicentres des conflits environnementaux en raison des changements climatiques et des pressions exercées sur les ressources naturelles.

« Les changements climatiques exacerbent les fragilités déjà présentes aux frontières que sont la désertification, l’épuisement des ressources en eau, les tensions sur les terres agricoles. Ce sont ces questions qui fragilisent les frontières et qui nécessitent des solutions concertées », prévient-il

En effet, les zones frontalières sont souvent les plus touchées par la dégradation de l’environnement, avec des ressources partagées qui deviennent des enjeux majeurs pour les communautés locales et les États. La rareté des ressources naturelles entraîne souvent des conflits pour leur contrôle, alors que les ressources abondantes, telles que les minerais, deviennent la cible des groupes criminels qui exploitent ces richesses à des fins illégales.

« Les frontières africaines sont des lieux de concentration de multiples fragilités : économiques, politiques, sociales, identitaires », a affirmé le professeur Zina, montrant ainsi la complexité des défis à relever.

Le Forum d’Abidjan aura donc pour mission de proposer des solutions viables pour faire des frontières des espaces de coopération et de développement plutôt que de conflit. Pour ce faire, la CEDEAO, l’Union africaine, ainsi que d’autres organisations internationales et régionales, sont impliquées dans cette initiative pour promouvoir une gestion durable et pacifique des frontières africaines.

L’ABF 2024 verra la participation des représentants de gouvernements, des organisations sous-régionales et internationales, des universitaires, ainsi que des acteurs de la société civile. L’Abidjan Border Forum 2024 ambitionne de faire de la capitale économique ivoirienne, le cœur de la réflexion et de l’action sur la gestion des frontières en Afrique, avec l’objectif de transformer ces espaces en pôles de développement durable et de sécurité collective.

Rappelons qu’à l’unanimité, les participants à la première édition qui a eu lieu en 2022 à Abidjan, ont recommandé aux États de privilégier la diplomatie et la négociation dans le règlement des différends frontaliers et de renforcer la participation des femmes et des jeunes dans les mécanismes de mise en œuvre d’un climat de paix dans les espaces frontaliers.

Pour cette seconde édition, les réflexions tourneront autour du thème : « Frontières vertes : ressources naturelles partagées et sécurité ». Ce thème indique la menace croissante que représente le changement climatique pour les populations frontalières et les moyens de subsistance en Afrique ainsi que l’urgence d’y trouver des solutions durables concertées.


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